SITE DE PORTRAITS

Charlotte Taupin (Reed Smith) : La facilitatrice

Cela fera bientôt dix ans que Charlotte Taupin gère en tant que DG aussi bien les sujets administratifs que la communication, les relations presse ou encore les ressources humaines du cabinet Reed Smith. Un personnage structurant pour le bureau parisien de cette firme internationale présente dans plusieurs pays du monde. Une polyvalente.

Portrait réalisé en partenariat avec 

Grande, blonde, souriante et énergique... Charlotte Taupin ne passe pas inaperçue.« J’aime être la femme de l’ombre », assure pourtant la directrice générale du cabinet Reed Smith, qui se considère comme une facilitatrice du quotidien. Un bras droit pour les associés-gérants du bureau parisien de cette structure internationale qu’elle a rejoint il y a bientôt dix ans. « Elle est pour nous une personne clé, affirme Daniel Kadar, co-managing partner. Le cabinet ne tournerait pas sans elle. » Un rôle qui suppose des capacités d’organisation, d’anticipation, de management – elle dirige une trentaine de salariés –, mais aussi du bon sens et de la diplomatie. Ainsi qu’une envie de faire. Un trait de caractère propre à cette femme de terrain qui n’a jamais eu envie de rentrer dans une case.

Bon sens et diplomatie

Étudiante déjà, Charlotte Taupin recherche à la fois l’indépendance et l’action. En parallèle de ses études de droit – qu’elle suit en cours du soir –, la jeune femme travaille au sein d’une agence de relations presse puis d’une agence événementielle. Elle se découvre alors progressivement un goût pour la communication. Pas question de bâcler ses études pour autant. Une fois son DEA de droit en poche, la juriste intègre Sciences Po (section services publics) et rejoint la direction des affaires juridiques du ministère de l’Éducation nationale.


« Elle est à la fois très attentive et d’une efficacité redoutable. Sa capacité d’anticipation nous permet à nous, les co-associés, de ne pas nous préoccuper des tracas du quotidien. »

Daniel Kadar, co-managing partner, Reed Smith

Seulement voilà : celle qui dispose déjà d’une solide expérience professionnelle, regrette la lenteur du processus de décision au sein de la fonction publique. Elle rejoint alors le secteur privé. Après une courte expérience en start-up, Charlotte Taupin intègre une agence de communication financière. Rapidement, elle se familiarise avec cet univers, découvre l’écosystème des PME et parvient à décrocher d’importants contrats. Elle remporte, entre autres succès, l’appel d’offres pour introduire en Bourse la société Fimatex, une liale de la Société générale, qui deviendra Boursorama. « Ça se passe tellement bien, qu’ils me proposent de me recruter en tant que directrice de la communication. » Un poste qu’elle occupera un an avant de rejoindre, pour la première fois, un cabinet d’avocats. « Baker McKenzie recherchait son nouveau directeur de la communication, se souvient-elle. Je me suis dit que cette fonction correspondait à la fois à ma formation de juriste et à mon expérience dans la communication. »

Avec ses compétences, Charlotte Taupin dépasse rapidement les enjeux de communication et se tourne vers le marketing et le business development. Un profil recherché dans l’univers de cabinets d’avocats, qui interpelle notamment Orrick, alors en pleine fusion avec Rambaud Martel. « Lorsque je suis arrivée, mon rôle consistait à ancrer une marque américaine dans le quotidien d’avocats français », assure celle qui est alors directrice marketing et communication, et apprécie particulièrement l’ouverture vers l’international et le dynamisme global de la structure. Au bout de quatre ans, cette intuitive ressent un besoin de renouveau et envisage de quitter l’univers juridique. Au même moment, le cabinet Reed Smith la contacte pour un poste de secrétaire générale. « Ils cherchaient une personne capable de gérer la communication, mais dotée d’un profil administratif, raconte-t-elle. Les associés du cabinet m’ont immédiatement accordé leur confiance. » Elle en devient vite la directrice générale.

« Je rends des comptes aux associés à Paris,mais j’envoie aussi des reporting réguliers au directeur de opérations Europe basé à Londres. »

Charlotte Taupin

« Une marque américaine dans
un environnement français »

Intégrée au cœur de la stratégie du bureau parisien, elle se familiarise avec son organisation internationale : « Je rends des comptes aux associés à Paris,mais j’envoie aussi des reporting réguliers au directeur de opérations Europe basé à Londres. » En tant que directrice générale du cabinet, elle est aujourd’hui le lien entre les différentes « fonctions support » et les associés- gérants. C’est elle aussi qui encadre la personne responsable du business development et du marketing, ainsi que celle chargée de l’IT. « Je suis leur manager de terrain au quotidien », explique celle dont le travail est largement reconnu. « Elle est compréhensive et rigoureuse, tout en étant amicale », témoigne Muriel Landry, une de ses très proches collaboratrices. « Elle est à la fois très attentive et d’une efficacité redoutable, confirme Daniel Kadar, qui voit en elle une véritable leader. Sa capacité d’anticipation nous permet à nous, les co-associés, de ne pas nous préoccuper des tracas du quotidien. »

Capable de mener à bien des tâches basiques, celle qui aime sortir de sa zone de confort gère également des projets stratégiques, comme le déménagement du cabinet, les actions probono de la maison ou le comité innovation de Paris. Un grand écart intellectuel qui réussit parfaitement à cette mère de famille férue de voile, passionnée de musique classique et qui, pour évacuer la pression, pratique la course à pied. Un équilibre bien rodé.